mercredi 28 janvier 2015

J'ai regardé... "l'emprise"

J'ai bien mis deux jours à arriver à écrire sur ce film... il m'a beaucoup touchée et pas mal bouleversée.

C'est un téléfilm qui est passé lundi soir sur TF1 (et que vous pouvez voir en replay) et qui "raconte" une histoire vraie. Celle d'Alexandra, cette maman de 4 enfants qui s'est retrouvée en 2012 dans le box des accusés. Accusé d'avoir tué son mari et père de ses enfants et surtout Acquittée. Durant le film, on découvre avec horreur tout son parcours, celui d'une femme sous l'emprise d'un homme brutal, alcoolique et manipulateur, celui d'une femme qui a tourné le dos à sa propre famille pour l'amour d'un homme qui ne lui donnera que mépris, insulte et coup et pire qui maltraitera ses enfants pour avoir plus de pouvoir.
On peut y retrouver Fred Testot, un acteur qui nous avait habitué à un registre beaucoup plus léger et humoristique et qui tient son rôle très bien et j'y ai découvert Odile Vuilleman qui a si bien retranscrit les émotions qu'a pu traversé Alexandra.
Un film que je vous recommande fortement, mais un film qui bouleverse et ne vous laissera pas indifférent, qui, je l'espère, changera les choses, les préjugés, les jugements hâtifs et les taboos....


Mais pourquoi avoir attendu deux jours pour écrire sur un film qui est si bien? Parce qu'il a fait résonné beaucoup de choses en moi, si vous me suivez un peu et si vous avez déjà lu mon ancien blog http://wapphoenix.skyrock.com/ , vous pouvez à peu près comprendre. J'ai eu la chance qu'il n'ait pas été violent avec les enfants au moment où nous étions ensemble mais il y a tellement de petites choses qui sont si bien retranscrite et particulièrement la réaction de l'aînée dans le film qui me rappelle celles de mon granloup... Mais je ne vais pas revenir sur les détails, vous verrez le film (ou pas hein) et vous ferez votre idée. Je veux par contre revenir à tout ce qui pourrait aidé à baisser ces chiffres... "1 personne sur 3 a connu la violence conjugale" et surtout le fameux "une femme meurt tous les 2 jours sous les coups de son mari". et je veux parler de l'après.

Il faudrait déjà inculquer à chaque personne qu'elle a le droit de se faire respecter, de ne pas se faire brutalisée, frappée, insulter, qu'elle a le droit de penser par elle-même, qu'elle peut avoir confiance en elle parce qu'elle vaut forcément quelque chose. Cela peut paraître simple et pourtant ! On est dans une société où, dès l'école, il faudrait rentrer dans une case, ne pas se démarquer, et où le terme "être égaux" voudrait dire "sembler pareil que les autres". Non l'égalité c'est l'égalité des droits, des chances!!! Pourquoi se restreindre autant? Tout une réflexion sur l'amour propre et la confiance en soi... une reflexion pas simple, une vraie remise en question de la société mais surtout de chacun d'entre nous qui pourrait amener à une baisse des chiffres de la violence conjugale mais aussi du harcèlement au travail mais aussi à l'école! si l'enfant pouvait dire directement et fermement "je ne veux pas qu'on me frappe! tu n'as pas à me taper!" tout en y croyant vraiment.

Mais il faudrait aussi changer la "justice".... il est tellement dur de se faire entendre, de faire entendre le danger où l'on est, le mal que l'on ressent et qui nous ronge. La justice est tellement longue et lente, tellement surchargée qu'il faut parfois des mois pour que ça agisse!!! et du coup pour les petites affaires ben on classe très (trop?) vite!

Parlons un peu de l'après. Voilà tu as subi pendant des jours, des semaines, des mois ou des années et un moment tu arrives à dire stop et à avoir le courage de crier "help!!! on me frappe et en plus c'est mon conjoint". J'ai eu la chance d'avoir des amies qui m'ont soutenue, qui m'ont même hébergée avec mes loulous et surtout qui ne m'ont pas jugée ! oui parce que le "mais pourquoi tu es restée si longtemps?" faut arrêter un peu! d'une on n'est pas maso, de deux on se la pose déjà assez et trois parce qu'on est déjà assez terrifiée et honteuse pour en rajouter hein!
et puis tu pousses la porte du commissariat et on va porter plainte. Vous n'imaginez pas comment c'est dur! déjà va falloir tout redire ce qu'on a vécu et puis en plus ben, en tout cas pour moi, je l'aimais encore (oui il y a une véritable emprise) donc on a l'impression qu'on va lui gâcher la vie et que l'on va empêcher nos enfants d'avoir une bonne relation avec leur père (oui bien souvent on reste utopique et on croit en l'impossible).
et là pour moi, ça a été super rude.... le policier qui a pris ma première plainte a juste était odieux; me jugeant, me disant "oh c'est bon on va pas refaire votre vie!", niant 9 ans de violence pour bien vouloir en noter juste 3 ... mois!!!! je pensais être accueilli, être dans mon droit et je suis sorti du commissariat plus honteuse que jamais et surtout culpabilisant énormément!
puis devant le peu de soutien général des services sociaux qui ont, à l'époque, plus pensé à me couler qu'autre chose (ils voulaient juste placés mes enfants! alors que je tenais juste pour eux, j'étais partie juste pour eux), devant les remords énormes du père ben je suis retournée dans l'appartement commun... je ne me voyais pas sous les ponts, et la cohabitation est trop souvent la seule option des femmes battues. un mois plus tard je repartais dans l'urgence, il avait passé une nuit en garde à vue pour ma plainte mais ressorti en attendant un jugement 2 mois plus tard... mais voilà on m'a ressorti la sécurité des enfants pour me faire revenir dans l'appartement familial (encore les services sociaux) et demander au père de partir....
moins d'un mois plus tard, il est revenu car rien ne régler les histoires de garde des enfants donc il pouvait les prendre quand il voulait.. et ça a dérapé et il a failli me tuer. et là ça a réagit enfin! mais mon fils en gardera une marque psychique à vie. il y a eu procès directement... pour repousser à un mois plus tard et au final la tentative d'homicide n'a pas été retenue, je n'ai pas eu la force de me battre vraiment, il a juste été retenu que c'était un jeune homme qui dérapé... 6 mois de sursis avec 2 ans de mise à l'épreuve et une obligation de suivi (environ une fois par mois pendant 18 mois...).
et puis le jaf... qui a considéré que c'était un bon père et qu'il aurait les droits classique d'un parent séparé.
Au final, j'ai été jugé d'avoir laissé mes enfants en danger, d'avoir été si faible, et on m'a reproché une nombre incalculable de fois de trop stressé quand mes enfants allaient là bas... Bien sûr ces hommes là flambent bien souvent et après on récolte un champ de dettes, la colère des enfants qui ont toujours vécu dans un monde de colère, la solitude, la remise en question et surtout après ne plus avoir le droit de penser pendant quasi 10 ans ben on a du mal à repenser soi-même... et puis tous ces coup qui ont laissé des traces qu'on découvre au fur et à mesure que le corps ne se met plus en "mode survie".
Vous qui avez une femme comme ça dans votre entourage, ne jugez pas s'il vous plait et invitez là juste pour un café, un sourire, une blague, des gestes tendres vers ses enfants, il n'y a pas meilleure thérapie à mes yeux que celle des bonnes relations...


Un dernier mot, pour toi, toi qui me lit et qui traverse peut-être ce que j'ai traversé, ce qu'Alexandra Lange a traversé. C'est dur, tu ne retrouveras pas ta liberté d'un coup mais OUI tu peux le faire, tu peux dire STOP et tu aurais raison! Raison parce que tes enfants petit à petit vont reprendre une vie normal et un mode de fonctionnement normal, que tu vas les voir sourire, s'épanouïr, se confier, te prendre dans leur bras et surtout rire, rire à foison sans limite de temps ni de bruit. Parce que tu vas re découvrir toutes les beautés de ce monde à commencer par toi. Le chemin est assez long mais il ne va que vers le mieux alors que tant qu'il te frappe, te maltraite, il va de plus en plus vers le bas, l'enfer.
Et surtout parce que tu as le droit au respect! et que malgré toutes ses belles paroles il recommencera forcément... et qu'un jour il peut y avoir juste une gifle de trop qui te fera glisser et te fracasser la tête sur le sol ou peut être sera-t-il ton enfant que tu tenais dans les bras.
Moi il m'a fallu ma puce, car je n'accepterai jamais qu'elle se fasse taper plus tard et que le mieux c'est de montrer l'exemple, montrer qu'on peut dire stop. et aussi parce qu'un jour elle a failli s'écraser sur le carrelage alors qu'elle n'avait qu'un mois et que monsieur était énervé et m'a poussé.... elle est tombé sur la poubelle que je devais descendre. Aujourd'hui elle a son caractère et ne se laisse vraiment pas faire!

Courage à vous toutes! celles qui ont vécu cela, celles qui vivent encore cela et celles qui soutiennent les femmes battues.
et si mon pavé dans la mare pouvait servir à quelque chose, vous au gouvernement ouvrez les yeux! mais vraiment!

samedi 17 janvier 2015

C'est l'histoire... d'une chanson qui me parle.

Et cette chanson c'est pardonné du groupe Kyo. Une chanson qui me parle depuis le début, une chanson qui me colle aux tripes, une chanson qui me remue, une chanson qui me fait couler les larmes quand j'ai besoin.
Le groupe Kyo c'est une groupe que j'aime, un groupe français en plus (ce qui est beaucoup plus pratique pour les paroles qui me parlent lol). Ils ont fait une autre chanson (je cours) qui me parle aussi, qui se relie d'ailleurs pour moi à Pardonné.

Les relations sociales ont toujours été compliquées pour moi. Déjà toute petite ça n'a pas forcément toujours été simple avec mes parents, j'étais trop sensible, trop émotive et je prenais tout trop à coeur. Mon premier déménagement a du coup été un moment très difficile pour moi et je me suis mise dans mon coin. J'étais aussi bavarde qu'aujourd'hui pourtant, j'aimais raconter des blagues, faire la clown, faire sourire les autres. Mais moi je me mettais dans mon coin. Mon père disait de moi que je faisais toujours la gueule.
A l'école pourtant ça allait bien, surtout ma primaire, j'en garde de merveilleux souvenirs. Je me suis toujours raccroché aux études, sûrement pour ça qu'aujourd'hui j'y tiens tellement à leur résultats scolaires.... seule bémol je me planquais parfois sous la table quand à la maison j'avais passé une mauvaise soirée. Rien de bien grave, juste des mots que je prenais dans le mauvais sens et des silences qui me pesaient trop.

Et puis il y a eu un troisième déménagement , la pré-adolescence et tout a dérapé niveau social. A la maison c'était pire que tout, la relation avec mon père n'était plus une relation mais plus une incompréhension totale et une rivalité hors limite (j'étais pourtant pas très rebelle voire pas du tout). Juste une situation familiale compliquée.
A l'école c'était une horreur. Je suis arrivée en CM2 dans une école où tout le monde se connaissait depuis la PS.... dans une banlieue bobo, une banlieue dortoir aussi. Je dénotais. Je me suis courbée pour tenter de m'intégrer, de me faire accepter et puis le harcèlement commença. Des coups de pieds dans le ventre, des boules de neige truffées aux châtaignes (avec coque ou pas), des lancés d'oeufs durs et à la fin des lapidations. Aucun soutien de mes parents. Une grosse culpabilité de ma part. J'étais différente et surtout j'étais pas très sociable au final....

Et puis je suis partie en internat, une grosse coupure, un bien fou! Des amis qui m'ont accepté comme j'étais et qui m'ont poussé vers l'avant. Et j'ai revu d'ancien camarade de collège et j'ai pardonné.

Mais c'était en moi. Cette peur perpétuelle, lancinante, de ne pas être acceptée, d'être rejetée. Un dégoût de la vie petit à petit. L'anorexie a fait son arrivée, finalement bien géré grâce à des super personnes autour de moi. Une envie de mourir qui était fort présente et qui l'est encore parfois. L'impression d'être de trop sur terre, la peur de se faire jeter et malmené pour la moindre parole ou le moindre geste. Cet instinct de toujours prendre garde à ce que je laisse penser de moi. Par peur.

Alors j'ai tout accepté et tout pardonné.

Alors j'ai connu mon ex, le père de mes enfants; Un prince qui surgissait au moment je voulais juste mourir, où je n'étais qu'un parasite qui a peur qu'on le découvre et qu'on le massacre. Il m'a dit des jolies choses, il m'a complimenté et je me suis accrochée.... il était devenu le seul lien à la vie, au monde, à la société et surtout ma protection. A ces côtés je n'avais plus peur.
Oui toi qui connaît mon histoire ne bondit pas. A ces côtés, je n'avais plus cette peur lancinante; je lui pardonnais tout, j'acceptais tout. Je n'avais que la peur de le perdre. Ca a été très violent, ça a duré très longtemps, ça aurait pu très mal finir. Mais il me rassurait. Sa présence me rassurait.

Et il y a eu ces discussions qui m'ont fait réfléchir, qui m'ont fait peur ... pour mes enfants! On avait peur pour moi, peur d'un mauvais coup, peur que je tombe, que je meure....
Et il y a eu cet instant. Cet instant où mon instinct de mère a pris le dessus. Où j'ai pris mes enfants et où je suis partie. Où j'ai tout fait volé en éclat. Pour leur bien. Pour mon bien.

Il est relativement sorti de ma vie. Mais la peur elle est revenu en force. Mon coeur bat à son rythme...
j'aime la vie parce que j'aime mes enfants. mais j'ai de nouveau peur du rejet, et de ses conséquences.
J'ai peur en me couchant le soir, peur quand je dépose mes enfants à l'école et que je me retrouve seule, peur peur de ne pas être à la hauteur. Peur.

Seulement cette année j'ai décidé que la peur ne dicterait plus mes actes. Mais c'est dur.
J'ai décidé que les anti dépresseurs ne seront plus le rempart face à mes idées noires.
Alors déjà j'en parle. Pour le reste j'espère que mes amies auront la patience de me supporter, de supporter ma peur du rejet qui me rend parfois si lourde et pénible et j'espère que mes copines, mes amis fb m'accepteront telle que je suis et que si jamais il y en a qui ne m'apprécie pas qu'ils aient juste la délicatesse d'un au revoir et de partir. .

Mais pour l'instant..

J'ai...

Peur...


"Marcher ensemble, tomber ensemble, c'est parfait...."