mardi 31 mars 2015

Le jour où j'ai décidé de vivre

Aujourd'hui je vais vous faire un article un peu perso, mais j'ai envie (besoin?) de le faire.

Je suis du genre stressée, à toujours vouloir suivre les règles, me plier à la bien-pensance générale, à rentrer dans les cases et à surtout, surtout être comme dans les bouquins. A l'école j'étais appliquée, je soulignais mes titres de telle couleur, chaque grade de titre avec son code couleur, et je voyais plus les points qui me manquaient pour atteindre la perfection que les points que j'avais. Pour faire mes mots croisés, je m'applique pour faire les lettres. Je ne sais pas me détacher des livres que je lis à foison pour voir comment je devrais faire et je regarde mes copines, mes connaissances pour regarder tout ce qu'elles savent bien faire et vouloir l'appliquer à tout prix à moi-même. Bref je suis cette nana qui est constamment aux aguets pour être le plus lisse possible, la plus transparente possible quasiment.... et ça me procure un stress et une angoisse quasi continue...

A me lire comme ça, on pourrait penser que je suis maniaque et pourtant! mes amies vous le diront je suis bordélique, Et si je commence à ranger, je me sens obligée de tout trier par ordre alphabétique ou numérique. Mais j'avoue mon appartement a du mal à être rangé....

Pour mes loulous c'est pareil, j'aimerai tellement qu'ils rentrent dans des cases même si c'est pas la case "bien" hein! Bref pour tout.... et j'avoue que personne ne rentre dans une case et que vu mes expériences je ne rentre vraiment dans aucune alors je me suis "fabriquée" une sorte de case de la maman qui doit être parfaite et ne penser qu'au bien de sa famille, qui ne fait pas de vague et qui doit tout gérer.

Et puis, j'ai appris que ma grand-mère avait eu un accident de voiture, suivi d'une lourde opération qui a eu pour conséquence une embolie pulmonaire. Et j'ai dû appeler les pompiers pour une copine qui ne pouvait même plus se lever pour boire ni même pour aller aux toilettes depuis quasi une journée;.. Et mon aîné nous a fait de jolies crises où il ne gérait plus rien et où j'ai failli par deux fois appelé les pompiers pour gérer niveau psy. Et enfin le jour des 8 ans de mon aîné, je me suis retrouvé aux urgences avec mon deuxième qui a voulu testé le danger et a mis une paire de ciseaux dans une prise électrique, pas de conséquences heureusement mais tout aurait pu basculer. J'ai clairement failli perdre mon loulou....

Alors j'errais comme à mon habitude dans les rayons de la librairie en vue de l'ouvrage qui m'expliquera comment faire, du mode d'emploi à suivre... et je suis tombée sur ce titre : "être parent en pleine conscience". "En pleine conscience".... cette expression m'a flashée, comme une évidence... Elle s'est bloqué dans un coin de ma tête, je suis alors sortie de la librairie. Et une fois dehors je sentais le vent s'engouffrer dans mon manteau ouvert, mes cheveux s'envolaient au gré des bourrasques et le frais me vivifiait les joues. Et là j'ai ressenti... j'ai ressenti comme un carcan qui bloquait mes mouvements, mes pensées. En fait jusque là je ne vivais pas, je gérais. Point.
Et j'ai eu envie en sentant une goutte tomber sur mon visage, de me mettre à danser et à chanter au milieu de la rue "I'm singing in the rain, just singing in the rain..". Bon je te rassure je ne l'ai pas fait mais oui et si c'était ça la vie? juste vivre, juste danser quand on peut, rire quand on a l'occasion et ou un peu gérer  mais situation par situation quand il y a un truc à gérer.

Alors aujourd'hui j'ai décidé de vivre, les habitudes ne partiront pas comme ça j'en suis consciente mais je vais travailler sur moi pour ouvrir réellement MES yeux et réactiver MON cerveau... Je ne veux plus être enfermée dans une case mais je veux voler de mes propres ailes et faire mon électron libre, une belle énergie en somme! Et je vais surtout profiter des occasions qui s'offrent à moi!

samedi 28 mars 2015

Mon grand....

Il y a 2 jours, mon grand a fêté ses 8 ans; 8 ans déjà.... 8 ans que ma vie a basculé et que je suis devenue maman avec lui, qu'il me fait découvrir plein de choses de parents et aussi des sigles que je connaissais pas avant...

L'un d'eux c'est le sigle tda-h. Je t'en ai déjà parlé dans un précédent article, que j'ai tenté de faire logique, objectif et relativement documenté. Mais ce soir, j'ai juste envie d'en parler avec mon ressenti, mes émotions et juste mes dix doigts et mon clavier. Le diagnostique ne s'est posé qu'il y a quelques mois mais les troubles existent bien depuis des années... Il a marché comme la moyenne : à 14 mois... et à 14 mois et 1 jour il courait, à 14 mois et 2 jour il sautait, à 14 mois et 3 jour il montait et descendait les escaliers comme les grands et à 14 mois et 4 jours il jouait au foot... avec n'importe quoi... et depuis il ne s'est pas posé. Mes amies l'appelaient ma tornade.

Petit il le vivait bien et j'avoue moi aussi... bon assez fatigant quand même mais c'est bon d'avoir un loulou toujours souriant, toujours plein de vie surtout quand le petit frère a été pas mal malade bébé. Et puis il y a eu l'entrée à l'école,... Dans les premiers temps je ne pouvais qu'être fière, j'avais un loulou qui s'est intégré tout de suite, dynamique, volontaire et en avance.... Puis son trouble a pris un peu le dessus... J'avais un enfant qui papillonnait, qui était impulsive et bien trop souvent violent... En moyenne section, il faisait peur aux petits. Allez le chercher à l'école était dur pour moi, parce que je ne voulait pas que mon fils terrorise des petits, parce qu'il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas....

Et puis il est allé à l'hopital de jour, il acceptait d'être différent, les autres parents le voyait comme un enfant en difficulté et non un enfant difficile (enfin la plupart). Il a réussi à tempérer sa violence à l'école au moins. C'est un enfant attachant, du coup le passage au cp se préparait correctement... et finalement il est allé en ITEP car c'est une meilleure orientation pour lui.


Mais voilà le sigle tda-h ne parle pas juste de troubles, d'aménagement scolaire, de reconnaissance handicapé et de médicament. C'est aussi une façon de vivre qui est chamboulée....
Toute journée peut basculer d'un instant à l'autre en temps de crise.... l'impulsivité est le principal "symptôme" du trouble chez mon grand. Un mot, un regard de travers, une demande, une frustration et c'est le drame... il gronde, il tape, il insulte, il retourne sa chambre, il crie.... il ne contrôle plus rien et il faut, nous parent, trouver comment le contrôler... Plus il grandit, plus c'est dur. La meilleure méthode, le rassembler : comprendre le prendre, de force, dans les bras et regrouper ses membres en parlant doucement... Donc tu vois niveau pratique avec un zigoto de quasi 1m40 en pleine crise c'est pas évident et de deux garder son calme devant un loulou en furie c'est pas évident....
C'est aussi devoir trouver la patience pour chaque étape basique de la journée.... un petit exemple. Tu veux sortir et tu demandes aux loulous de mettre leurs chaussures et leurs manteaux... bon déjà il faut découper les consignes et il faut rappeler son attention aux moins 5 fois (les bons jours) à ce qu'il fait devant ses yeux qui partent, ou alors le fait qu'il aille dans sa chambre avec une chaussure à moitié mise parce qu'il vient de penser qu'il a oublié de mettre sa couette bien ou devant ses multiples demandes qui n'ont rien à voir avec le temps présent. Il faut savoir soi-même rassembler ses idées et ne pas perdre le fil.
Mais c'est aussi accepter que son fils ne peut rester le temps du repas à table correctement, il faut donc soit faire un temps de repas court (et aller à l'essentiel) ou entrecouper ses temps assis avec des aller-retour (en lui demandant des services par exemple).
C'est aussi avoir plein d'astuces qu'on se partage entre parents d'enfants tda-h pour arriver à leur faire leurs devoirs.
C'est aussi mettre sa vie entre parenthèse parce que les services de garde sont frileux face à des enfants comme ça, qu'ils ne peuvent tenir une journée complète à l'école et qu'il y a plein de soin et qu'il faut être dispo pour tout ça.
C'est aussi gérer les interactions compliqués avec la fratrie qui comprend sans comprendre cet aîné qui a des aménagements spéciaux juste pour lui, cet aîné qui part dans des colères impressionnantes et qui peut leur faire tant de mal tout en disant qui les aime.
C'est aussi gérer le regard des autres, l'avis des autres, les remarques déplacées des autres... Non un enfant tda-h (ou hyperactif comme disent certains) n'est pas un enfant mal-élevé. Oui il est impulsif, capable d'être insolent et très très vulgaire... mais c'est un garçon poli, généreux et bon.
C'est surtout être patient et ne jamais lâcher même si parfois on se sent tellement impuissant face à tout ça qu'on voudrait juste claquer la porte et partir. Et c'est aussi, parfois, péter un plomb parce qu'on est humaine et que tout ça s'est si compliqué à gérer sans colère.

Mais mon granloup ce n'est pas que des sigles, c'est n'est pas que du tda-h.
Mon granloup c'est ce garçon si pétillant qu'il peut vous ramener le sourire alors que le ciel est tout gris
Mon granloup c'est ce garçon qui se fait remarquer au macdo par sa politesse et sa galanterie.
Mon granloup c'est ce garçon qui te dévore toute la série des titeuf version roman bibliothèque rose en une semaine.
Mon granloup c'est ce garçon qui va être hyperagité pendant un sacré bout de temps et se caler un après-midi le lendemain de son anniversaire pour monter tous ses lego qu'il a reçu.
Mon granloup c'est ce garçon qui va demander à son éduc de faire de la pâtisserie juste pour que sa soeur ait un joli gâteau d'anniversaire.
Mon granloup c'est ce garçon qui me comble de son amour à force de lettres, de dessins, de coeurs dessinés, de bisous et de câlins.

Mon grand c'est ce garçon si attachant qui malgré ses troubles sait être ce fils dont je suis si fière.

mardi 17 février 2015

Et si on cuisinait? .. les beignets de carnaval


Aujourd'hui on est mardi gras et c'est les vacances ici... Alors cette après-midi, j'ai trouvé une jolie activité pour mes loulous.. On a cuisiné les beignets de carnaval, enfin surtout eux d'ailleurs! Tiprince a fait la pâte, et avec Loupiote ils ont fait les formes... J'ai quand même fait la cuisson!
Donc voici la recette, une super facile pour que tes loulous puissent aussi s'activer autour de la farine sans faire de bataille!




  Pour les ingrédients : 2 oeufs, 250 gr de faine, 50 gr de beurre mou, 30 gr de sucre, une pincée de sel et du sucre glace pour la "finition"



  Première étape : casser les oeufs et les battre dans un bol (ne faites pas comme moi, prenez un autre bol que celui pour faire la pâte )



Deuxième étape : mettre la farine, le sucre, le sel et le beurre dans un saladier



Troisième étape : pétrir jusqu'à obtenir la texture de sable "mouillé"


Quatrième étape : rajouter alors les oeufs et mélanger jusqu'à obtenir une pâte liée et former une boule



Cinquiète étape : Filmer la pâte et la laisser reposer une demi-heure au frigo



Sixième étape : (la préférée des loulous) : étaler la pate sur un plan fariné et découper les formes voulues




Septième étape : faire frire les beignets dans une huile à 160°-170° 

Et enfin les déposer sur du papier essuie-tout et saupoudrer de sucre glace!


les blabla de tiprince ... "j'ai fait le cirque!"








Bonjour je suis tiprince, j'ai 6 ans et je vais t'écrire, avec maman, ce que je fais !

Ce matin, j'ai fait mon cirque! J'ai dû me lever à 9h20 (c'était moyen ), j'ai mis mon beau tee-shirt où il y a une cassette et j'étais le plus beau!

Et ensuite en route!!!! Pendant 1h30 un animateur a fait des ateliers avec nous! Et j'ai adoré parce que c'était trop rigolo! J'ai fait des acrobaties, je suis monté sur ses mains et il m'a porté en haut! Bon j'ai eu un petit peu peur mais j'étais fier!!! Je suis allé sur un fil pour jouer au funambule et j'ai pu me tenir sur des grands bâtons pour pas tomber! Et je suis même pas tombé! C'était trop facile et trop rigolo et j'étais avec une animatrice du club! J'ai essayé de faire l'équilibriste sur une planche posée sur un tonneau mais je suis tombé mais ouf! je ne me suis pas fait mal!

Il y avait aussi un endroit où on pouvait jongler avec les balles mais moi je trouvais ça trop rigolo de les lancer dans tous les sens, je faisais mon clown!!!

Bon maman est venu nous chercher après et on est rentré mais c'était bien chouette!!!

Allez je vais aller cuisiner avec maman! je te donne rendez-vous lundi pour te raconter mon après midi chez les pompiers et je crois que ça va être trop bien!!!! Tu crois que je vais pouvoir monter dans le camion??? (Et je serais avec mon pote!)

A bientôt et si tu veux savoir où je vais pour faire tout ça... va ici!

lundi 16 février 2015

C'est l'histoire... d'une maman inquiète

Aujourd'hui il faut que j'écrive, ça n'aura peut-être ni queue ni tête mais bon avec moi t'es habituée !
Aujourd'hui il faut que je vide un peu mes angoisses, les coloriages et autres occupations pour mes doigts et pour vider ma tête ne fonctionnent pas assez.
Aujourd'hui il faut que je m'exprime pour un sujet qui s'est malheureusement longtemps tu...

Sur mon compte personnel, je parlais assez de mon tiprince qui semblait ne pas bien aller, qui me faisait des grosses colères sans réel fondement, qui pointillait nos soirées de ses crises... et de ma fatigue face à ça.
Tiprince est rentré au cp en septembre, une grande rentrée mais pour moi une rentrée sereine. Mon loulou est comme son grand frère, il adore apprendre! mais il aime encore plus avoir une ambiance calme (même si lui n'est pas toujours calme!), donc il semblait que la primaire était faite pour lui...
Et .. non! Enfin plutôt il m'envoyait les signaux contraires. Première chose, il était très énervé en rentrant, préférant s'enfermer dans sa chambre plutôt que de jouer avec sa soeur, ou très susceptible à la moindre remarque....
Puis il y a eu un refus d'aller à l'école, il m'a alors parlé d'un enfant qui l'ennuyait particulièrement... je suis allée voir la maîtresse qui a vite réglé les choses...

On était aux vacances de la Toussaint. Je pensais alors qu'à la rentrée tout irait mieux... et puis peu à peu, j'ai bien vu que ça n'allait pas. Il était dur à se mettre au travail, puis la maîtresse m'expliquait qu'il se mettait dans son coin. Il travaillait en classe mais sans écouter ce qu'il se passait. Je mettais alors sur le coup du passage au cp, de son grand frère qui est en ITEP la semaine, sur ses difficultés apparentes à la lecture, je me suis même demandé s'il n'était pas dyslexique! et en même temps ses facilités en mathématiques faisaient, peut-être, qu'il s'ennuyait....

Et il y a eu la rentrée de janvier............ un petit garçon très irritable, qui pleurait souvent, qui ne voulait plus me parler de rien. Les vacances avaient été rudes, j'étais moi-même un peu perdue et en même temps en plein changement! Le psychologue qui le suit au cmp me parle de ras-le-bol, de début de dépression... je pensais au burn-out. Je me collais assez facilement la responsabilité sur le dos, effectivement je lui mets pas mal la pression : il n'a pas de soucis particuliers, il est doué pour moi c'était l'enfant qui se devait d'être facile! J'ai d'ailleurs lâché un peu la pression et j'ai vu un début de progrès à la maison, il recommençait à participer...

Mais voilà... les mots "écoles" et "devoirs" ont commencé à le mettre dans de sales états , il pleurait pendant de longues minutes... Il voulait bien partagé plein de choses avec moi mais ne voulait jamais me parlait de l'école. Et puis il a commencé à bégayer en voulant répondre à mes questions sur son comportement face à l'école.. il rejetait en bloc mais pourquoi???  Et enfin les spasmes du sanglot on fait leur apparition pendant les "crises" du soir (il ne m'en avait plus refait depuis notre séparation d'avec son père). Bref j'étais inquiète....

J'ai donc profité du conseil d'école de la maternelle, pour aller voir deux parents délégués de la primaire... L'une m'a expliqué que sa fille lui avait rapporté que des grands enfermaient des petits dans les toilettes... et la deuxième cherche des solutions pour gratter au niveau scolaire et me conseille d'en parler avec l'une des maîtresses présentes pour voir s'il n'y a pas d'autres solutions...
Je vais donc voir l'ancienne maîtresse de tiprince. Pour voir si j'avais zappé quelque chose en grande section déjà et pour voir si elle avait d'autres idées... Elle me demande de lui décrire le comportement de tiprince, s'étonne et s'attriste de son rejet de l'école, me demande comment se passe la relation entre lui et sa petite soeur. Elle ne le reconnaît pas dans ma description mais reconnaît le comportement possible d'un enfant victime. Victime de quoi? Victime de harcèlement scolaire...

J'en parle à la mère du meilleur ami de mon tiprince... Elle le questionnera le lendemain matin et alors son fils arrive à parler...
Il nous rapportera plusieurs choses... des choses qui le touchent lui.... et des choses qui touchent mon loulou...


Voilà il est bien victime de harcèlement scolaire.... surnoms, moqueries, bousculadesssssss, intimidations ...
résultat : son comportement, son repli, son agressivité (il n'ose pas se rebeller là bas mais du coup refait sur sa soeur...), il est régulièrement constipé, il ne veut plus entendre parler d'école et ne veut plus y aller.

On a agit. Il va y avoir des choses qui vont bouger. Un des harceleurs s'est excusé. Il va être suivi pour ça au sein de son école.

Mais je suis inquiète.

Inquiète parce qu'il n'a pas parlé pendant 5 mois, qu'il a tout gardé pour lui. Inquiète parce qu'il avait déjà pas confiance en lui alors là c'est terrible... il est nul tout bonnement. Inquiète parce qu'il a associé école à brimade et qu'il n'est qu'au début de sa scolarité. Inquiète parce que même s'il sent mon soutien, NOTRE soutien avec la mère de son ami, il a toujours mal au ventre, mal à la tête et que la vue de son cartable ne se passe pas sans émotion. Inquiète de la future rentrée....

Mais bon il a réussi à vider son sac, il a vu que j'étais là et que je ne m'en fichais pas (il avait tenté d'alerter les adultes à l'école mais avait l'impression que tout le monde s'en fichait) et d'un coup il s'est débloqué sur la lecture ;)

samedi 7 février 2015

Et si on cuisinait? .... l'Unexpected show by Thierry Marx


Un nouvel article sur mon blog, une nouvelle catégorie aussi... ben oui comme c'est mon blog je te parle de mes passions! Et je me lance dans la cuisine... Alors oui j'aime cuisiner, je n'ai aucune prétention et j'ai pas intérêt à en avoir vu mon niveau! Ici on baigne un peu tous dedans le père des enfants étant cuisinier et moi serveuse de métier. L'hôtellerie-restauration et surtout la restauration c'est mon dada!

Alors comment pouvais-je laisser passer l'occasion de voir un grand chef cuisiner devant mes petits yeux? Mon tiprince a dû montrer sa patience pour une maman conquise! Thierry Marx, pour le citer, vous le connaissez sûrement! On l'a vu dans Top Chef, c'est un grand cuisiner qui aime s'inspirer de la cuisine asiatique, qui utilise la cuisine moléculaire pour avoir un petit plus et qui a un certain franc parler et surtout un génie culinaire, ce génie qui permet de prendre des aliments simplement et de les magnifier. Mais j'aime surtout ce chef pour sa façon de voir la cuisine et plus largement la vie, j'aime son mental. Il a fondé en 2012 "cuisine mode d'emploi" avec un autre grand chef, Gérard Cagna, qui a donné un vrai sens au mot "réinsertion", en 12 semaines il permettait à des sans-emploi de longue date de devenir de vrais commis de cuisine. Il a aussi fait un livre de cuisine pour les restos, non pas un livre dont les profits iraient aux restos mais un livre pour nous, les bénéficiaires des restos, où on découvre comment avec les aliments que l'on trouve là-bas, on peut inviter des amis et faire l'illusion...

Mais arrêtons là mon blabla et place aux quelques photos que j'ai pu prendre... (juste un peu dégoûtée d'avoir oublié mon APN surtout que mon tel est tombé en panne de batterie..)


Bon j'ai raté le coucou mais j'ai le regard!!! non je ne me suis pas faite remarquée lol!


Du parmesan, du panais et voilà un entrée !!!! voilà pour je l'aime ce chef! Bon là il nous a mis le petit plus quand même (non obligatoire qu'il nous a dit et je fais tenter!) la petite touche truffée!


Mon tiprince qui l'air de rien a réussi à approcher la cuisine et les techniciens...


Le maître mot de ses deux chefs? la transmission... la preuve en image avec le chef Gérard Cagna et mon loulou! en toute simplicité


J'adore cette photo... au fond les deux grands chefs en pleine transmission culinaire et en premier plan mon tiprince avec l'ingénieur en mode transmission de savoir aussi!


C'est parti mon loulou applique.. euh surveille si ça marche bien ;)


non mais là, juste là t'es bouche bée d'avoir un si grand chef pas loin...

 Non il ne faut pas baver sur l'ordi..............

Et si tu veux les recettes il paraît qu'elles sont sur le site des 4temps!
Perso j'ai juste envie d'essayer et même de me lancer à fond dans les cuisines!!!! il a une manière de parler qui donne envie, qui te fait penser que tu peux... il aurait pas inspiré Ratatouille????

mercredi 28 janvier 2015

J'ai regardé... "l'emprise"

J'ai bien mis deux jours à arriver à écrire sur ce film... il m'a beaucoup touchée et pas mal bouleversée.

C'est un téléfilm qui est passé lundi soir sur TF1 (et que vous pouvez voir en replay) et qui "raconte" une histoire vraie. Celle d'Alexandra, cette maman de 4 enfants qui s'est retrouvée en 2012 dans le box des accusés. Accusé d'avoir tué son mari et père de ses enfants et surtout Acquittée. Durant le film, on découvre avec horreur tout son parcours, celui d'une femme sous l'emprise d'un homme brutal, alcoolique et manipulateur, celui d'une femme qui a tourné le dos à sa propre famille pour l'amour d'un homme qui ne lui donnera que mépris, insulte et coup et pire qui maltraitera ses enfants pour avoir plus de pouvoir.
On peut y retrouver Fred Testot, un acteur qui nous avait habitué à un registre beaucoup plus léger et humoristique et qui tient son rôle très bien et j'y ai découvert Odile Vuilleman qui a si bien retranscrit les émotions qu'a pu traversé Alexandra.
Un film que je vous recommande fortement, mais un film qui bouleverse et ne vous laissera pas indifférent, qui, je l'espère, changera les choses, les préjugés, les jugements hâtifs et les taboos....


Mais pourquoi avoir attendu deux jours pour écrire sur un film qui est si bien? Parce qu'il a fait résonné beaucoup de choses en moi, si vous me suivez un peu et si vous avez déjà lu mon ancien blog http://wapphoenix.skyrock.com/ , vous pouvez à peu près comprendre. J'ai eu la chance qu'il n'ait pas été violent avec les enfants au moment où nous étions ensemble mais il y a tellement de petites choses qui sont si bien retranscrite et particulièrement la réaction de l'aînée dans le film qui me rappelle celles de mon granloup... Mais je ne vais pas revenir sur les détails, vous verrez le film (ou pas hein) et vous ferez votre idée. Je veux par contre revenir à tout ce qui pourrait aidé à baisser ces chiffres... "1 personne sur 3 a connu la violence conjugale" et surtout le fameux "une femme meurt tous les 2 jours sous les coups de son mari". et je veux parler de l'après.

Il faudrait déjà inculquer à chaque personne qu'elle a le droit de se faire respecter, de ne pas se faire brutalisée, frappée, insulter, qu'elle a le droit de penser par elle-même, qu'elle peut avoir confiance en elle parce qu'elle vaut forcément quelque chose. Cela peut paraître simple et pourtant ! On est dans une société où, dès l'école, il faudrait rentrer dans une case, ne pas se démarquer, et où le terme "être égaux" voudrait dire "sembler pareil que les autres". Non l'égalité c'est l'égalité des droits, des chances!!! Pourquoi se restreindre autant? Tout une réflexion sur l'amour propre et la confiance en soi... une reflexion pas simple, une vraie remise en question de la société mais surtout de chacun d'entre nous qui pourrait amener à une baisse des chiffres de la violence conjugale mais aussi du harcèlement au travail mais aussi à l'école! si l'enfant pouvait dire directement et fermement "je ne veux pas qu'on me frappe! tu n'as pas à me taper!" tout en y croyant vraiment.

Mais il faudrait aussi changer la "justice".... il est tellement dur de se faire entendre, de faire entendre le danger où l'on est, le mal que l'on ressent et qui nous ronge. La justice est tellement longue et lente, tellement surchargée qu'il faut parfois des mois pour que ça agisse!!! et du coup pour les petites affaires ben on classe très (trop?) vite!

Parlons un peu de l'après. Voilà tu as subi pendant des jours, des semaines, des mois ou des années et un moment tu arrives à dire stop et à avoir le courage de crier "help!!! on me frappe et en plus c'est mon conjoint". J'ai eu la chance d'avoir des amies qui m'ont soutenue, qui m'ont même hébergée avec mes loulous et surtout qui ne m'ont pas jugée ! oui parce que le "mais pourquoi tu es restée si longtemps?" faut arrêter un peu! d'une on n'est pas maso, de deux on se la pose déjà assez et trois parce qu'on est déjà assez terrifiée et honteuse pour en rajouter hein!
et puis tu pousses la porte du commissariat et on va porter plainte. Vous n'imaginez pas comment c'est dur! déjà va falloir tout redire ce qu'on a vécu et puis en plus ben, en tout cas pour moi, je l'aimais encore (oui il y a une véritable emprise) donc on a l'impression qu'on va lui gâcher la vie et que l'on va empêcher nos enfants d'avoir une bonne relation avec leur père (oui bien souvent on reste utopique et on croit en l'impossible).
et là pour moi, ça a été super rude.... le policier qui a pris ma première plainte a juste était odieux; me jugeant, me disant "oh c'est bon on va pas refaire votre vie!", niant 9 ans de violence pour bien vouloir en noter juste 3 ... mois!!!! je pensais être accueilli, être dans mon droit et je suis sorti du commissariat plus honteuse que jamais et surtout culpabilisant énormément!
puis devant le peu de soutien général des services sociaux qui ont, à l'époque, plus pensé à me couler qu'autre chose (ils voulaient juste placés mes enfants! alors que je tenais juste pour eux, j'étais partie juste pour eux), devant les remords énormes du père ben je suis retournée dans l'appartement commun... je ne me voyais pas sous les ponts, et la cohabitation est trop souvent la seule option des femmes battues. un mois plus tard je repartais dans l'urgence, il avait passé une nuit en garde à vue pour ma plainte mais ressorti en attendant un jugement 2 mois plus tard... mais voilà on m'a ressorti la sécurité des enfants pour me faire revenir dans l'appartement familial (encore les services sociaux) et demander au père de partir....
moins d'un mois plus tard, il est revenu car rien ne régler les histoires de garde des enfants donc il pouvait les prendre quand il voulait.. et ça a dérapé et il a failli me tuer. et là ça a réagit enfin! mais mon fils en gardera une marque psychique à vie. il y a eu procès directement... pour repousser à un mois plus tard et au final la tentative d'homicide n'a pas été retenue, je n'ai pas eu la force de me battre vraiment, il a juste été retenu que c'était un jeune homme qui dérapé... 6 mois de sursis avec 2 ans de mise à l'épreuve et une obligation de suivi (environ une fois par mois pendant 18 mois...).
et puis le jaf... qui a considéré que c'était un bon père et qu'il aurait les droits classique d'un parent séparé.
Au final, j'ai été jugé d'avoir laissé mes enfants en danger, d'avoir été si faible, et on m'a reproché une nombre incalculable de fois de trop stressé quand mes enfants allaient là bas... Bien sûr ces hommes là flambent bien souvent et après on récolte un champ de dettes, la colère des enfants qui ont toujours vécu dans un monde de colère, la solitude, la remise en question et surtout après ne plus avoir le droit de penser pendant quasi 10 ans ben on a du mal à repenser soi-même... et puis tous ces coup qui ont laissé des traces qu'on découvre au fur et à mesure que le corps ne se met plus en "mode survie".
Vous qui avez une femme comme ça dans votre entourage, ne jugez pas s'il vous plait et invitez là juste pour un café, un sourire, une blague, des gestes tendres vers ses enfants, il n'y a pas meilleure thérapie à mes yeux que celle des bonnes relations...


Un dernier mot, pour toi, toi qui me lit et qui traverse peut-être ce que j'ai traversé, ce qu'Alexandra Lange a traversé. C'est dur, tu ne retrouveras pas ta liberté d'un coup mais OUI tu peux le faire, tu peux dire STOP et tu aurais raison! Raison parce que tes enfants petit à petit vont reprendre une vie normal et un mode de fonctionnement normal, que tu vas les voir sourire, s'épanouïr, se confier, te prendre dans leur bras et surtout rire, rire à foison sans limite de temps ni de bruit. Parce que tu vas re découvrir toutes les beautés de ce monde à commencer par toi. Le chemin est assez long mais il ne va que vers le mieux alors que tant qu'il te frappe, te maltraite, il va de plus en plus vers le bas, l'enfer.
Et surtout parce que tu as le droit au respect! et que malgré toutes ses belles paroles il recommencera forcément... et qu'un jour il peut y avoir juste une gifle de trop qui te fera glisser et te fracasser la tête sur le sol ou peut être sera-t-il ton enfant que tu tenais dans les bras.
Moi il m'a fallu ma puce, car je n'accepterai jamais qu'elle se fasse taper plus tard et que le mieux c'est de montrer l'exemple, montrer qu'on peut dire stop. et aussi parce qu'un jour elle a failli s'écraser sur le carrelage alors qu'elle n'avait qu'un mois et que monsieur était énervé et m'a poussé.... elle est tombé sur la poubelle que je devais descendre. Aujourd'hui elle a son caractère et ne se laisse vraiment pas faire!

Courage à vous toutes! celles qui ont vécu cela, celles qui vivent encore cela et celles qui soutiennent les femmes battues.
et si mon pavé dans la mare pouvait servir à quelque chose, vous au gouvernement ouvrez les yeux! mais vraiment!

samedi 17 janvier 2015

C'est l'histoire... d'une chanson qui me parle.

Et cette chanson c'est pardonné du groupe Kyo. Une chanson qui me parle depuis le début, une chanson qui me colle aux tripes, une chanson qui me remue, une chanson qui me fait couler les larmes quand j'ai besoin.
Le groupe Kyo c'est une groupe que j'aime, un groupe français en plus (ce qui est beaucoup plus pratique pour les paroles qui me parlent lol). Ils ont fait une autre chanson (je cours) qui me parle aussi, qui se relie d'ailleurs pour moi à Pardonné.

Les relations sociales ont toujours été compliquées pour moi. Déjà toute petite ça n'a pas forcément toujours été simple avec mes parents, j'étais trop sensible, trop émotive et je prenais tout trop à coeur. Mon premier déménagement a du coup été un moment très difficile pour moi et je me suis mise dans mon coin. J'étais aussi bavarde qu'aujourd'hui pourtant, j'aimais raconter des blagues, faire la clown, faire sourire les autres. Mais moi je me mettais dans mon coin. Mon père disait de moi que je faisais toujours la gueule.
A l'école pourtant ça allait bien, surtout ma primaire, j'en garde de merveilleux souvenirs. Je me suis toujours raccroché aux études, sûrement pour ça qu'aujourd'hui j'y tiens tellement à leur résultats scolaires.... seule bémol je me planquais parfois sous la table quand à la maison j'avais passé une mauvaise soirée. Rien de bien grave, juste des mots que je prenais dans le mauvais sens et des silences qui me pesaient trop.

Et puis il y a eu un troisième déménagement , la pré-adolescence et tout a dérapé niveau social. A la maison c'était pire que tout, la relation avec mon père n'était plus une relation mais plus une incompréhension totale et une rivalité hors limite (j'étais pourtant pas très rebelle voire pas du tout). Juste une situation familiale compliquée.
A l'école c'était une horreur. Je suis arrivée en CM2 dans une école où tout le monde se connaissait depuis la PS.... dans une banlieue bobo, une banlieue dortoir aussi. Je dénotais. Je me suis courbée pour tenter de m'intégrer, de me faire accepter et puis le harcèlement commença. Des coups de pieds dans le ventre, des boules de neige truffées aux châtaignes (avec coque ou pas), des lancés d'oeufs durs et à la fin des lapidations. Aucun soutien de mes parents. Une grosse culpabilité de ma part. J'étais différente et surtout j'étais pas très sociable au final....

Et puis je suis partie en internat, une grosse coupure, un bien fou! Des amis qui m'ont accepté comme j'étais et qui m'ont poussé vers l'avant. Et j'ai revu d'ancien camarade de collège et j'ai pardonné.

Mais c'était en moi. Cette peur perpétuelle, lancinante, de ne pas être acceptée, d'être rejetée. Un dégoût de la vie petit à petit. L'anorexie a fait son arrivée, finalement bien géré grâce à des super personnes autour de moi. Une envie de mourir qui était fort présente et qui l'est encore parfois. L'impression d'être de trop sur terre, la peur de se faire jeter et malmené pour la moindre parole ou le moindre geste. Cet instinct de toujours prendre garde à ce que je laisse penser de moi. Par peur.

Alors j'ai tout accepté et tout pardonné.

Alors j'ai connu mon ex, le père de mes enfants; Un prince qui surgissait au moment je voulais juste mourir, où je n'étais qu'un parasite qui a peur qu'on le découvre et qu'on le massacre. Il m'a dit des jolies choses, il m'a complimenté et je me suis accrochée.... il était devenu le seul lien à la vie, au monde, à la société et surtout ma protection. A ces côtés je n'avais plus peur.
Oui toi qui connaît mon histoire ne bondit pas. A ces côtés, je n'avais plus cette peur lancinante; je lui pardonnais tout, j'acceptais tout. Je n'avais que la peur de le perdre. Ca a été très violent, ça a duré très longtemps, ça aurait pu très mal finir. Mais il me rassurait. Sa présence me rassurait.

Et il y a eu ces discussions qui m'ont fait réfléchir, qui m'ont fait peur ... pour mes enfants! On avait peur pour moi, peur d'un mauvais coup, peur que je tombe, que je meure....
Et il y a eu cet instant. Cet instant où mon instinct de mère a pris le dessus. Où j'ai pris mes enfants et où je suis partie. Où j'ai tout fait volé en éclat. Pour leur bien. Pour mon bien.

Il est relativement sorti de ma vie. Mais la peur elle est revenu en force. Mon coeur bat à son rythme...
j'aime la vie parce que j'aime mes enfants. mais j'ai de nouveau peur du rejet, et de ses conséquences.
J'ai peur en me couchant le soir, peur quand je dépose mes enfants à l'école et que je me retrouve seule, peur peur de ne pas être à la hauteur. Peur.

Seulement cette année j'ai décidé que la peur ne dicterait plus mes actes. Mais c'est dur.
J'ai décidé que les anti dépresseurs ne seront plus le rempart face à mes idées noires.
Alors déjà j'en parle. Pour le reste j'espère que mes amies auront la patience de me supporter, de supporter ma peur du rejet qui me rend parfois si lourde et pénible et j'espère que mes copines, mes amis fb m'accepteront telle que je suis et que si jamais il y en a qui ne m'apprécie pas qu'ils aient juste la délicatesse d'un au revoir et de partir. .

Mais pour l'instant..

J'ai...

Peur...


"Marcher ensemble, tomber ensemble, c'est parfait...."