dimanche 14 septembre 2014

A toi mon Granloup

Ce sera la deuxième lettre que je t'écris sur la toile. Mais ce soir les mots ont besoin de sortir. J'ai besoin d'évacuer ma peine, ton manque, mon angoisse, mon inquiétude.
Tu es reparti en famille thérapeutique, on reprend le rythme mais ça, je ne m'y ferais jamais. J'ai à chaque fois la force de t'accompagner jusqu'à ton taxi avec un sourire, des paroles réconfortantes et un "à mardi" que je tente de faire le plus chaleureux possible. Mais une fois que le taxi part sur la route, une fois que tu ne me vois plus, et jusqu'à ce que ton frère et ta soeur me revoient à la maison, pendant ces 5 petites minutes, les larmes coulent, mon coeur se serre d'avance au manque qui se fera sentir de plus en plus jusqu'à ton prochain retour. Cette fois-ci tu pars loin de moi durant deux semaines, deux looooooooongues semaines. Une semaine chez tata, un week-end chez papa, une semaine chez tata. Alors oui je tente de ne pas te le montrer, car je sais que c'est suffisamment dur pour toi et pourtant ça t'a fait croire que je ne t'aimais pas, que j'étais finalement heureuse de te voir partir ce qui confirme les "c'est maman qui a décidé toute seule contre tous parce qu'elle en avait marre de toi" qu'on te souffle parfois... Non je t'aime fort et c'est pour ça que je pleure sans que tu me vois... C'est pour ça que je me prive du bonheur d'avoir ma famille au complet pour que tu puisses évoluer et guérir.
Mais oui je suis inquiète, ou angoissée ça dépend du moment. Tu es partie avec plein de "colères", face à des injustices à tes yeux mais surtout face à une rupture de communication avec ton père. Les week-end où vous êtes ensemble ressemblent de plus en plus à une confrontation, du moins c'est ce que vous ressentez chacun. Pour ton père je ne me fais pas de soucis, il est adulte, il devrait savoir que ce n'est pas facile pour toi, que tu n'es qu'un enfant et que tu aimerais tant être l'être silencieux et qui suit son papa sans broncher sans se faire remarquer mais que tu ne peux pas. Je me fais du soucis pour toi. Pour toi qui m'a lâché à plusieurs reprise ne plus vouloir voir papa, car tu ne supportes plus ses moments de tensions terrible, pour toi dont le corps est secoué lorsque tu repenses à tous ces loupés, pour toi qui a eu besoin de tout vider le bon comme le moins bon dès que tu es rentré la dernière fois et qui ne pourra pas le faire cette fois-ci. Tu as déjà tellement subi d'injustices sans nom que j'aimerai que la vie te laisse enfin tranquille pour que tu puisses enfin retrouver un esprit serein. Seule et unique façon pour que tu guérisses vraiment.
Aujourd'hui je ne te dirais pas tout ça en face car du haut de tes 7 ans, tu ne "comprendrais" pas. Mais un jour je te le ferais lire pour que tu saches que non je n'ai pas voulu te lâcher pour ne pas te "supporter" mais je t'aime plus que tout (mais bon faut être honnête ni plus ni moins que ton frère et ta soeur"), je déplacerais des montagnes pour ton bonheur et pour l'instant je me bats juste contre moi-même pour que ton avenir. Mon coeur voudrait s'enfuir avec toi mais ma raison sait que non, il ne faut pas, que je ne peux pas toute seule, gérer tes crises et te permettre de grandir droit.
Aujourd'hui je te dirais simplement que je t'aime profondément, que mon rôle est de t'éduquer et non de remplir chacun de tes désirs, que mon oreille sera toujours là pour toi que ce soit en face ou au téléphone ou même par écrit (mais là ce sera mes yeux lol), que je frapperais à toutes les portes nécessaire pour t'offrir la meilleure aide possible.
Granloup, je t'aime et je me battrais pour que tu sois enfin paisible.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire