jeudi 16 octobre 2014

un pavé dans le bocal..... " (in)justice"

Lundi j'ai dû aller à l'école de Granloup et je suis passée devant le commissariat puis devant la brigade des mineurs.... et là y a eu comme une boule  dans la gorge. Un cri que je retiens depuis quelques temps.

Depuis petite, je me suis toujours appliquée à suivre les règles, la peur du gendarme était grande et puis pour moi être hors la loi signifiait raté sa vie et se trouver derrière les barreaux. J'ai été éduquée de telle sorte que chaque bêtise était punie et j'en remercie mes parents, à croire aussi que suivre les règles c'était rentrer dans le système et donc être protégé par lui.

Et puis est arrivée la vraie vie. Celle où tu deviens adulte et où tes rêves d'enfants s'envolent pour la plupart.....

Et j'ai été confronté à plusieurs reprises à la justice. Parce qu'il a fallu que je porte plainte pour me protéger et ensuite protéger mes enfants.

Et j'ai été déçue. Profondément. Puis en colère. Beaucoup.

J'ai été une femme battue, 10 ans de coups et blessures, d'humiliation, de peurs, de honte, de remises en questions, de perte d'estime de soi. Pas le courage de faire appel au système, pas le courage de punir ce pauvre homme que je rendais tellement mal qu'il me frappait. Puis un jour, je suis allée porter plainte, me disant qu'il fallait suivre les lois, que je devais aussi apprendre à mes enfants ce qu'on m'avait appris à moi enfant. Je me souviens de cette heure d'attente, seule, dans ce commissariat froid, où je m'en voulais de faire la "balance", de risquer de briser l'avenir du père de mes enfants et puis tous les souvenirs de ses 10 années qui me reviennent et surtout la peur. Je venais de le quitter, avec nos trois enfants, j'avais peur qu'il me retombe dessus dans un grand accès de rage.
Un brigadier a pris ma plainte. M'a clairement dit qu'on allait pas refaire ma vie non plus et qu'on prendrait juste les 3 derniers moi. On oublie la fracture cranienne, le tympan brisé, les articulations moulte fois torturées....  Bon je porte plainte et décide de ne plus me laisser faire et de re porter plainte au moindre soucis.
Un mois plus tard j'ai du reporter plainte et j'apprends que ma première plainte et partie on ne sait où... Mon ex est enfin entendu mais relâché quelques heures après.
La première plainte est enfin retrouvée, on reconvoque mon ex et on le relâche une journée après, mes bagages sont prêtes, je fuis.
Mais il m'a fallu revenir (oui encore une histoire de justice ... pour les enfants.... bah oui femme battue = maman trop faible donc négligeante bref) et un mois plus tard même pas, je rappelle la police. En urgence. Pour une tentative d'homicide. Devant l'un de mes enfants; Moyens policiers au top, comparution immédiate, et finalement report d'audience pour relier les trois plaintes...
Enfin LE jugement..... juste un sursis de 6 mois.
Une plainte même pas un an après : rien.
Bon c'est ainsi. Le passé est au passé, je ne retomberai pas dans le panneau, j'ai su dire stop et on arrive relativement à se parler....

Avril dernier, j'ai dû reporter plainte. Mais pas pour moi. Pour mon fils. J'ai poussé la porte de la brigade des mineurs, me remémorer avec ordre et objectivité (mouahahaha) ce que mon fils m'avait expliqué, ce qu'il avait subi... des viols pendant trois semaines et plusieurs fois par semaine, bon par un garçon de presque 12 ans. L'affaire n'est pas jolie , jolie... ledit garçon était aussi abusé apparemment. Mais depuis? rien. mon fils n'a même pas été entendu.  Il n'a toujours pas son statut de victime, la "justice" ne lui a toujours pas dit que ce n'était effectivement pas normal, qu'il avait bien fait de parler, qu'on n'entend sa souffrance.

Début septembre... une voiture me percute et part. Je n'ai quasi rien hein mais ça aurait pû être plus grave et ma jambe droite n'a pas trop aimé. J'aurai du voir l'unité médico judiciaire. Mais aujorud'hui soit deux bonnes semaines plus tard toujours pas de nouvelles, et honnêtement pour moi il n'y aura pas de suite....

Oui parce qu'aujourd'hui, il n'y a pas de justice. Parce que là je ne parle que de moi même pas de mes amies.... Je n'y crois plus. Cette société est injuste. Mais alors que doit-on faire pour se protéger? pour protéger les nôtres? Se faire sa propre justice? Je ne veux pas, parce qu'elle serait injuste aussi poussée par notre subjectivité. Mais alors quoi????

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire